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L'eau dans tous ses états (1)
L’eau dans tous ses états : pluie, orage, tempête, déluge, inondation ou nuage, vapeur ou brouillard ou givre ou neige ou glace.
Les éléments présents dans cet article sont issus de documents présentés par Fabienne FEY, Conseillère Pédagogique Arts Visuels, secteur Moselle Est.
On aura l’occasion au fil des saisons, d’observer les différents états de l’eau.
Observer la pluie, les flaques dans la cour de l’école, la vapeur d’eau sur les vitres, la brume, les couleurs de la neige selon qu’il y a du soleil ou pas…
Prendre des photos, dessiner ce que l’on voit, comparer des photos prises d’un même endroit selon les saisons et la météo…
Analyser dans les oeuvres d’art la représentation de ces différents états, des couleurs utilisées, du mouvement suggéré, de l’ambiance créée…
RUBENS, 1577-1640
Neptune déchaine la tempête contre Enée vers 1634
Musée de Dresde
Au XVIIe siècle, deux grands styles s’opposent : le style classique et le style baroque.
Pour le paysage classique ou « idéal », la Nature n’est harmonieuse et parfaite qu’en ce qu’elle est corrigée par un ordre ne relevant que de l’art… La grande nouveauté du paysage idéal est l’introduction ou la ré-introduction des
personnages humains ou divins, et de l’architecture, eux-mêmes idéalisés, empruntés à la mythologie antique et à la chrétienne, à l’antiquité gréco-romaine.
Au XVIIe siècle, le paysage est essentiellement classique. On citera surtout Poussin et Lorrain qui incarnent le meilleur du paysage classique.
L’art baroque (1600-1740) quant à lui veut étonner, toucher les sens, éblouir et y parvient en donnant primauté au mouvement, au contraste lumineux, aux formes contrariées.
Le paysage baroque est une exception, avec Rubens, qui en est le maître incontesté.
Gustave COURBET, 1819-1877
Trombes d’eau, 1870
Huile sur toile, 68,9 x 99,7 cm
New York ; Metropolitan Museum of Art
Courbet est avec Millet le chef de file du mouvement réaliste qui dure de 1850 à 1900. La révolte contre les conventions du néoclassicisme et du romantisme, sous-jacente depuis plusieurs années, éclate et donne naissance au réalisme.
S’inspirant de la peinture de genre pratiquée dans le nord de l’Europe, les réalistes délaissent les sujets mythologiques et historiques, et traitent des thèmes ordinaires de la vie quotidienne.
Auguste RENOIR, 1841-1919
Les Parapluies,
Londres, National Gallery
Auguste Renoir, est l'un des plus célèbres peintres français. Difficilement classable, il a fait partie du groupe impressionniste, mais s'en est assez vite écarté dès les années 1880.
Plus intéressé par la peinture de portraits et le nu féminin que par celle des paysages, il élabore une façon de peindre caractéristique, qui transcende ses premières influences (Fragonard, Courbet, Alfred Dehodencq, Monet, puis la fresque italienne).
Pendant environ soixante ans, il a peint à peu près six mille tableaux, ce qui est un record avant Picasso.
Gustave CAILLEBOTTE, 1848-1894
Place de l’Europe, temps de pluie, 1877
Chicago, Art InstituteTableau très réaliste avec un rendu de pavés mouillés remarquable.
Gustave CAILLEBOTTE, 1848-1894
L’Yerres, pluie, 1875
Bloomington, Indiana Art Museum
Paul SERUSIER, 1863-1927
L’averse, 1893
Huile sur toile 73,5 x 60 cm
Paris, Musée d’Orsay
Camille PISSARRO, 1830-1903
Inondation à Pontoise
Huile sur toileLa contribution de Pissarro à l'impressionnisme est essentielle. Par son œuvre et son art qui en est une des expressions les plus représentatives et les plus brillantes, par l'influence qu'il eut sur les autres impressionnistes.
Deux de ses élèves reconnurent jusqu'à la fin de leur vie l'importance qu'avait eue pour leur art la formation de Pissarro : Cézanne, qu'il aida à peindre plus clair à la manière impressionniste, à chercher la forme par la couleur, sans recours aux cernes du dessin, puis Gauguin, dont il supervisa les premiers travaux.
Cézanne qui se présentait parfois comme l'élève de Pissarro, gardera toujours une affection sincère envers celui qu'il nommait "L'humble et colossal Pissaro" et dont il dira "Ce fut un père pour moi. C'était un homme à consulter et quelque chose comme le bon Dieu"
Le Douanier Rousseau, 1844-1910
Navire dans la tempête
Huile sur toile 54 x 65 cm
Paris, Musée de l’Orangerie
Pablo PICASSO, 1881-1973
Boisgeloup sous la pluie, 1932
Huile sur textile
Paris, Musée Picasso
Henri RIVIERE, 1864-1951
Averse sur la mer, 20e siècle
Dessin
Rennes, Musée des Beaux-Arts
Henri Rivière s’inspire largement des oeuvres japonaises dont il est un collectionneur avisé. Il tente d’ailleurs de transposer dans ses propres productions les différents éléments de l’art extrême-oriental : la fraîcheur des tons (en utilisant la lithographie alors qu’Hiroshige et Hokusai utilisaient la gravure sur bois), les points de vue étonnants, les compositions décentrées, l’étagement des plans et l’aplatissement de la perspective; il accentue de plus la ressemblance en choisissant des formats inhabituels en Europe : en hauteur (genre kakemono) ou allongés (oban). Peintre mais surtout graveur il a réalisé de nombreuses études sur le thème des vagues.
Pierre ALECHINSKY, né en 1927
Vieux sujet, 1968
Encre de Chine, papier Japon, 27,8 x 40,5 cm
Paris, Centre Georges Pompidou
Alechinsky abandonne progressivement l'huile pour des matériaux plus rapides et plus souples comme l'encre, qui lui permet de donner libre cours à un style fluide et sensible. Fasciné par la calligraphie orientale, dont la spontanéité l'attire, il effectue plusieurs voyages en Extrême-Orient et tourne en 1955 à Kyōto un film documentaire sur cet art traditionnel japonais (Calligraphie japonaise). Même si La nuit (Ohara Museum of art, Kurashiki - 1952) contient déjà cette inspiration de l'Extrême-Orient par la rencontre entre signe et écriture hors du champ de la couleur, le film Calligraphie japonaise, monté en 1958, témoigne de l'impact de cette découverte sur sa propre technique.
Christian Dotremont en a écrit le commentaire et André Souris la musique. Soutenu par la Galerie de France, il effectue, à partir des années 1960, de fréquents séjours à New York, où il découvre en 1965 une technique qui lui conviendra bien, la peinture acrylique, à laquelle l'initie Wallace Ting. Cette même année, il crée son oeuvre la plus célèbre Central Park, avec laquelle il inaugure la peinture « à remarques marginales », inspirée de la bande dessinée, où l'image centrale est entourée, sur les quatre côtés, d'une série de vignettes destinées à compléter le sens du tableau. L'interaction entre les deux zones est à la fois énigmatique et fascinante.
Vicente ROJO, né en 1932
Mexico sous la pluie 1980
Acrylique sur toile, 190 x 190 cm
Paris, Centre Georges Pompidou
Vicente Rojo, peintre et sculpteur mexicain, quoi que né à Barcelone en 1932, ville dans laquelle il suivit ses premiers études de sculpture et de céramique, il s´exile au Mexique en 1949 où il a réalisé pendant plus de quarante ans une importante oeuvre en peinture, design graphique et plus récemment en sculpture.
Membre de la « génération de rupture », du fait de sa critique de l´esthétique de l´Ecole Mexicaine de peinture, de contenu nationaliste, il est récompensé en 1991 par le Prix National d´Art et le Prix Mexico de Design. La publication est complétée par des textes sur le peintre et son oeuvre de la main d´intellectuels d´Amérique Latine : Valerio Adami, Juan Rulfo, Octavio Paz, Sergio Pitol, Gabriel García Marquéz et Enrique Vila-Matas
Tags : peinture, art, oeuvre, pluie, paysage
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